Table ronde : « Stratégie nationale e-santé 2020 : quelles armes face aux GAFAM ? »
Qu’est-ce que la e-santé ? Quelles sont les tendances du marché ? Quelles sont les stratégies de santé des GAFAM ? Quels sont les défis à relever afin de favoriser la transformation numérique du secteur ? De quelles façons les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer au développement de ce marché ?
Autant de questions auxquelles les intervenants de cette table ronde ont tenté de répondre. Qualitest, acteur d’étude dans les secteurs de la santé, vous livre ici quelques éléments de réponses.
La e-santé, de quoi parle-t-on ?
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, la e-santé est une notion désignant tous les domaines où les technologies de l’information et de la communication sont mises au service de la santé.
La e-santé couvre des domaines d’application variés tels que :
- La médecine préventive ;
- La recherche scientifique ;
- L’aide au diagnostic ;
- L’accompagnement des traitements.
Objets connectés et e-santé ?
Si les objets connectés se multiplient et suscitent de l’engouement, la notion de e-santé ne peut être réduite à ces « gadgets ». Si ces dispositifs peuvent permettre de récolter des informations intéressantes d’un point de vue médical et contribuer à rendre le citoyen acteur de sa santé, plusieurs questions demeurent :
- Quelle est l’influence des objets connectés sur la santé des citoyens ?
- Quel est le degré de fiabilité des données récoltées ?
- Dans quelle mesure le corps médical peut-il se fonder sur les données recueillies via ces objets connectés afin de réaliser un diagnostic ?
Le développement du marché de la e-santé
Aujourd’hui, le marché planétaire de l’e-santé est estimé à 20 milliards de dollars. Les États-Unis représentent ¾ du marché mondial, le marché français est estimé à 4 milliards d’euros à l’horizon 2020 et il est possible de dénombrer 150 à 200 start-up positionnées sur ce marché.
Le développement de la digitalisation du secteur de la santé en France dépend de plusieurs facteurs :
- Une évolution du cadre juridique ;
- De nouvelles formes de coopération entre les acteurs du privé et du public ;
- Des investissements financiers plus importants (les investissements français sont moindres que ceux réalisés par la plupart des pays de l’OCDE) ;
- Une volonté d’inscrire les dispositifs de e-santé dans une véritable politique de suivi médical ;
- Une valorisation des bénéfices et de la valeur ajoutée des différents dispositifs de e-santé (objet connecté, dossier médical partagé, téléconsultation) ;
- Un travail de réassurance auprès des citoyens notamment sur la sécurisation des données ;
- Une réduction de la fracture numérique (notamment auprès des personnes âgées).
Place des GAFAM sur le marché de la e-santé
Si leur modèle économique et leurs capacités à innover sont semblables, les GAFAM interviennent de façon différente sur le secteur de la santé. À titre illustratif, Microsoft et Facebook se positionnent sur les plateformes d’hébergement de données. Google multiplie les projets d’intelligence artificielle dans le domaine de la santé (détection de maladies oculaires, création d’algorithme permettant de calculer les risques de décès, etc.). Apple a développé l’Apple Watch Series permettant notamment de réaliser un électrocardiogramme directement depuis le poignet.
En raison de leur puissance financière, de leurs lobbyistes, de leurs juristes, de leurs serveurs, mais également de leurs algorithmes, le développement de marché de la e-santé ne peut se faire sans les GAFAM.
Les opportunités liées à la e-santé ?
La e-santé apparait comme une opportunité pour face aux défis auxquels est confronté le système de santé français, à savoir notamment : les inégalités territoriales d’accès aux soins, la hausse des maladies chroniques, le vieillissement de la population ou encore la difficulté de coordination entre les professionnels de santé.
Concernant le secteur hospitalier qui constitue l’un des budgets les plus importants de la Sécurité Sociale, la e-santé peut permettre d’améliorer :
- L’efficience de la transmission d’informations entre le patient, le médecin traitant et les établissements hospitaliers ;
- La coordination des services au sein des établissements hospitaliers.
Par quels moyens faciliter la transformation digitale du secteur de la santé ?
La France est l’un des pays où l’acceptabilité de la digitalisation du secteur de la santé est la plus faible. En outre, les médecins font partie des professions les moins connectées.
Or, comme le soulignent les échanges qui ont eu lieu lors du salon de la santé, les opportunités liées à la transformation numérique du système de santé sont nombreuses. Afin de faciliter la transformation digitale du secteur de la santé, il est essentiel de comprendre :
- Les facteurs explicatifs du niveau d’appropriation des outils digitaux par le citoyen/patient ;
- Les freins à l’appropriation des dispositifs numériques de santé (objet connecté, dossier médical partagé, téléconsultation) par les citoyens et les médecins ;
- Les actions à mettre en œuvre afin d’atteindre les populations non connectées ;
- Les moyens par lesquels les outils numériques peuvent améliorer l’expérience du patient et faciliter le parcours de soin.
--> Autant de pistes de réflexion pouvant être approfondies à travers la mise en œuvre d’études marketing.
Salon Cité Santé / Santé connectée-innovation-healthcare / 4ème édition — 15 & 16 Mars 2019
